Calendar girl intégrale d’Audrey CARLAN

Titre: Calendar girl intégrale

Autrice: Audrey CARLAN

Edition: Hugo romans

Parution: 2017

Nombre de pages: 1338p

Résumé: Quand Pretty Woman rencontre Sex And The City… Mia vit seule avec son père et sa petite sœur à Las Vegas. Elle veut devenir comédienne. Depuis le départ de sa mère, son père boit et joue. Il emprunte 1 million de $ qu’il perd et ne peut rembourser. Le prêteur sur gages l’expédie dans le coma. Mia doit assumer la dette de son père sous peine que sa petite soeur et elle subissent le même sort. Elle deviendra escort. Un contrat mensuel de 100 000 $. 12 hommes, 12 villes, 12 rencontres, 12 livres… Des scénarios qui se croisent, se recroisent et se décroisent. Intégrale contenant les 12 mois de Calendar Girl. Les aventures de Mia de Janvier à Décembre.

Avis: Calendar girl est une saga qui me titille depuis sa sortie il y a quelques années en raison de son concept que je trouvais très sympa et original: un mois = un tome, ça me vendait du rêve ! J’apprécie toujours une petite romance par ci par là et c’est ainsi que je me suis procurée l’intégrale de l’année et que j’ai décidé qu’en 2020 je lirais un tome par mois, histoire de coller au maximum au concept. J’ai donc accompagné Mia pendant un an et… Et j’ai beaucoup de choses à vous en dire. Mon avis va contenir des spoilers, je ne peux pas tous les signaler car je vais parler de l’ensemble de la saga: l’intérêt amoureux va être dévoiler, quelques plots twists aussi. Après l’ensemble se devinait très vite dans les tomes concernés donc bon c’est pas non plus hyper dramatique, mais vous êtes prévenu.

Le premier tome a su me plaire en ayant un côté très addictif et un format court, combinés à des personnages que j’ai trouvé plutôt attachants. Mia me semblait sympathique et Wes, M. Janvier, est un personnage que j’ai apprécié. Il est dans mon souvenir plutôt cool et les deux étaient sympa à suivre. J’ai donc continué ma série grâce à eux. Bien sûr la plume de l’autrice est loin d’être très travaillée, plusieurs éléments m’ont fait lever les yeux au ciel mais je vais faire un point là dessus spécialement. Bref, ce tome 1 s’est laissé lire et si c’était pas la lecture de l’année le fait qu’il soit lu en 24/48h selon le temps que j’y consacrais m’a décidé à continuer la série jusqu’à la fin. Cette résolution a été mise à rude épreuve.

Jusqu’au mois de juillet la série est en dent de scie. Février m’a fait retomber d’un cran. Alec l’artiste français m’a plu, il offre une version de l’amour très libre et une plongée dans l’univers artistique agréable. Par contre il y a des scènes entre Mia et le modèle masculin qui m’ont clairement dérangée. Pour moi on était dans l’agression sexuelle et si cela met Mia en colère ou mal à l’aise cela s’arrête là. Mars rattrape le coup et pour cause ! On a le droit à une romance MxM, j’ai adoré Hector et Tony que je trouve très attachant. Mia est plus agréable et globalement j’ai aimé les thématiques abordées. Avril rechute. Rachel est un personnage qui m’a beaucoup plu tout comme l’univers du base-ball que je regrette de ne pas avoir plus approfondi. Par contre Mason m’a franchement tapé sur le système tout comme Mia. Les scènes de sexe m’ont mise mal à l’aise, Mia se comporte comme une voyeuse et très franchement ça ne m’a pas plu. Le salut vient de Mason qui a une bonne évolution durant ce tome, et il en avait bien besoin le bougre ! J’ai adoré le mois de mai et le séjour à Hawai. Découvrir même légèrement la culture samoane en compagnie de Tao a été un plaisir, et la relation avec Mia est très sympa. C’était vraiment un tome intéressant. Enfin le mois de juin… Je crois que ce fut le pire pour moi. On est bien dans les agressions sexuelles – et leur auteur croule sous les excuses, bah oui le pauvre c’est pas de sa faute ! – et je n’ai clairement pas adhéré aux relations auxquelles fait face Mia. Elle entre dans le milieu d’hommes riches, souvent vieux, qui sortent avec des jeunes femmes – jusque là malgré le cliché pourquoi pas – mais tout le délire incestueux à appeler l’homme que tu allumes « papa » sans compter tout le reste… Merci mais non merci. Ce tome se termine sur une tentative de viol, il faut le souligner. Le côté positif c’est qu’enfin l’autrice dénonce cela, Mia prend position malgré le choc, ses amis sont là pour elle et pourtant, M. Co**ard s’en tire. Alors oui, l’explication malheureuse peut tenir et je peux comprendre le choix de Mia mais avec ce qu’il y a eu avant c’est très moyen. Enfin le mois de juillet passe de façon plutôt agréable. L’autrice nous sort du schéma habituel quand on rencontre le trio Mia/Homme/Femme et c’était sympa. Anthon et Heather sont des personnages que j’ai bien apprécié MAIS Anthon frôle le harcèlement selon moi plusieurs fois. J’ai apprécié l’avancée dans la relation de Mia avec son intérêt amoureux qui est plus important ici.

Enfin arrive le mois d’aout et il faut être prévenu: à partir de ce tome l’autrice coupe les ponts avec le concept « un mois, une ville, un homme ». Ce mois-ci on rencontre Maxwell et jusqu’en décembre c’est un personnage que j’apprécie énormément. Alors oui il est très protecteur mais j’avoue avoir beaucoup aimé la dévotion qu’il a envers sa famille. Le lien qu’on lui découvre avec Mia puis avec Madison rend les choses intéressantes même si on le sent venir dès les premiers instants. Ce tome part sur du secret de famille, léger certes, mais on est loin de la romance érotique des tomes précédents. La tendance se poursuit en septembre. Beaucoup de thématiques abordées: un ex violent, des soucis de santé et familiaux, la disparition de son homme. Bref en septembre on ne s’ennuie pas et le tome permet d’être moins problématique que les précédents et ça fait pas de mal ! Et bien sûr la chute arrive avec octobre. Mia en a fini à l’escort, elle arrive à la tête d’un petit programme tv, elle emménage avec son amoureux, bref un tome tranquille alors tout va bien… Mais non ! L’amoureux a subi un traumatisme en septembre et quoi de plus naturel que d’utiliser les scènes de sexe pour « soigner » l’homme. Juste non. Les scènes deviennent pour moi malsaines. Tu n’aides pas la personne que tu aimes en la laissant te prendre en plein milieu de la nuit parce qu’elle revit un traumatisme. Il faut aller consulter. Cela rejoint la liste d’éléments problématiques de la saga qui va arriver… Le mois de novembre est beaucoup plus doux, les aspects problématiques du tome précédent sont en voie d’être réglé et retrouver d’anciens personnages pour Thanksgiving donne une touche très cocooning à l’ambiance. Ce mois est très tendre dans mon souvenir et c’était un bon moment. Merci le mois de décembre reste dans la lignée des fêtes de fin d’année, de l’ambiance chaleureuse et familiale. La cadre est sympa et l’on lève le voile sur les derniers secrets de la vie de Mia. Ce dernier tome conclut plutôt bien la saga de mon point de vue.

J’ai donc un avis en demi teinte sur cette saga. J’ai beaucoup aimé le concept et en réalité si je prends le fond de chaque tome et de l’intrigue il y a vraiment de bonnes choses, on découvre plein de choses sur des cultures et des milieux différents et c’est pour cela que j’ai poursuivi ma lecture avec le format. Cependant pour moi il y a un énorme problème autour de la saga: la vision de la femme. Cette œuvre est fortement problématique – déjà avec les passages sur les tentatives et agressions sexuelles qui sont excusées et le traitement de certains éléments – mais ce qui m’a le plus choqué c’est vraiment le point de vue de Mia concernant les femmes de son entourage et les femmes en général ce qui fait me poser des questions quant à la vision de la femme par l’autrice. Mais bon, je vais mettre l’autrice et ses idées de côté – même si vous l’avez compris on peut facilement faire un lien – et je vais me concentrer sur les soucis que j’ai eu avec le texte – au point que j’ai parfois pris en photo des passages pour les envoyer à mes amies tellement j’hallucinais.

Bon commençons par le commencement. Mia devient escort dans le tome 1, elle est payé pour sa prestation et dans son contrat il est spécifié que si jamais il y a un acte sexuel – rien d’obligatoire c’est selon l’envie des deux parties – il y a une tarification bonus. Mia le sait dès le départ, elle est d’accord là dessus. Arrivée au tome 3 elle apprend que Wes et Alec ont payé un bonus – vu qu’ils ont eu une relation intime – et là… On a le droit à une scène de Mia avec les deux hommes comme quoi elle n’est pas une prostituée et que ce sont des co**ards de l’avoir traité de cette façon. On lui explique qu’elle n’est pas cohérente ? Alors oui ils ont eu leur relation dans un cadre amical/amoureux mais ils ont aussi intérêt à payer s’ils ne veulent pas d’ennuis par la suite et ils expliquent à Mia qu’au final peu importe pour eux c’était une façon de lui donner un coup de pouce, ça convient à tout le monde. Mais ce qui m’a vraiment agacé c’est Mia et son attitude: MOI je ne suis pas une fille comme ça. De la même façon quand elle rencontre des femmes qui mettent en avant leur physique elle les traite de tous les noms liés à la prostitution et à la dépravation juste parce qu’elles sont habillées légers et souhaitent une relation sexuelle avec un homme. Par contre encore une fois ne lui faites pas la remarque qu’elle est escort et qu’elle fait vraiment ce qu’elle trouve affreux. Cette fille a un double discours tout du long. Elle s’envoie en l’air avec tous les hommes qu’elle croise – j’exagère à peine, et clairement c’est pas le soucis – par contre quand sa sœur lui annonce qu’elle a quelqu’un: Maddy j’espère que tu n’as pas couché avant le mariage, c’est très sérieux le sexe, ne fait pas ça avec n’importe qui, protège ta vertu… … … Euh… Y a que moi que ça choque ? Pareil à Hawai en parlant de Tao, elle dit que toutes les femmes rêveraient d’un tel coup et à côté les autres femmes ne devraient pas avoir plein de partenaires – surtout si c’est sa sœur – et que si tu couches avec différents mecs, t’es clairement une traînée. Argh ! Si vous saviez comme j’en ai eu par dessus la tête. Et encore ce ne sont que des exemples, j’ai pas retrouvé toutes mes notes à ce sujet mais chaque tome en est bourré j’ai frôlé l’indigestion de paradoxes et de slutshaming. Le corps des femmes n’est pas épargné non plus. Trop fine tu n’est pas désirable, tu n’est qu’un sac d’os. Mia, elle, est parfaite car elle a des courbes mais elle n’est pas grosse ! Juste ce qu’il faut là où il faut sinon c’est pas génial non plus… C’est franchement infecte.

C’est vraiment – avec les scènes de sexe malaisantes et les agressions – les gros points noirs du titre et clairement même si je suis allée au bout, je ne lirai pas d’autres titres de l’autrice. La plume est très simple, les intriguent également. Les personnages ne sont pas très approfondis et globalement ne sont pas marquants. Je n’ai pas passé un moment horrible lors de mes lectures, mais clairement ils étaient mitigés. La série m’a suffit pour faire une croix sur l’autrice à l’avenir. Bref, je ne recommande pas mais si vous aimez le genre et que vous voulez tenter l’aventure, c’est avec plaisir que j’attendrai un retour, ce sera tout pour moi !