Divergente tome 3, Allégeance de Veronica ROTH

Titre: Divergente tome 3, Allégeance

Autrice: Veronica ROTH

Edition: Nathan

Parution: 2016

Nombre de pages: 460p

Résumé: Tris et ses alliés ont réussi à renverser les Érudits. Les sans-faction mettent alors en place une dictature, imposant à tous la disparition des factions. Plutôt que de se plier à ce nouveau pouvoir totalitaire, Tris, Tobias et leurs amis choisissent de s’échapper. Le monde qu’ils découvrent au-delà de la Clôture ne correspond en rien à ce qu’on leur a dit. Ils apprennent ainsi que leur ville, Chicago, fait partie d’une expérience censée sauver l’humanité contre sa propre dégénérescence. Mais l’humanité peut-elle être sauvée contre elle-même ?

Avis: J’ai ENFIN lu ce dernier tome ! J’avais lu le tome 1 et le tome 2 au printemps 2016, soit il y a 3 ans et demi quasiment. Autant vous dire que lorsque j’ai commencé ma lecture du tome 3 j’ai été complètement perdue. A part Tris, Tobias, Caleb et Christina que je replaçais en tant que personnage, le reste c’était le néant ou presque. Comment ils en arrivaient là ? Pourquoi certains personnages tenaient tel ou tel propos… Bref la pagaille, sans compter que les souvenirs que j’avais étaient ceux des films – j’ai vu les 3 donc une partie du livre que je lisais et je ne savais plus dans quel ordre placé certaines scènes – enfin voilà c’était super. Après deux chapitres j’ai donc arrêté ma lecture, relu le dernier chapitre du tome 2, cherché des résumés spoilant et demandé de l’aide à des amies. Après toutes ses étapes j’ai repris ma lecture et oui, ça l’a fait ! Attention aux risques de spoiler, comme d’habitude, ce qui concerne le tome en question sera sous balise, le reste je considère que c’est acquis ou que vous vous en fichez… Alors attention pour ceux qui voudraient commencer la saga.

Ce tome 3 est bourré d’action: entre la révolte dans la ville et la fracture entre Sans-Faction et Loyalistes, la révélation d’un monde et d’une civilisation à l’extérieur de la ville, ce dernier tome commence sur les chapeaux de roue. J’ai donc aimé ce rythme effréné où l’on ne s’ennuie pas. Le début de lutte entre les deux visions du futur de la ville, qui oppose aussi symboliquement les parents de Tobias est vraiment intéressant. On prend conscience de beaucoup de choses dans l’organisation du pouvoir dans la ville et l’autrice a fait en sorte que rien ne soit tout blanc ou tout noir. Chaque système défendu a ses vertus et ses dérives et j’ai trouvé que c’était une bonne chose.

Ma partie préférée a été le départ de notre petit groupe pour l’extérieur. On se doutait que cela arriverait dès l’annonce de cette existence dans le tome 2. On l’attendait pour avoir les réponses à certaines questions et nous y voilà donc ! J’ai beaucoup aimé la découverte de ce nouveau monde, voir les réactions des personnages qui ont toujours vécu comme si la ville était le seul monde existant. La confrontation à la réalité à l’extérieur, l’évolution de la Terre, les voir assimiler les vérités de cette nouvelle société. Vraiment c’était intéressant à suivre, chaque personnage réagissant à sa manière selon sa situation personnelle.

[spoiler on] L’extérieur a un côté un peu SF j’ai trouvé. On a l’impression avec le Bureau du Bien-Etre (aka Bureau) que l’on se trouve dans une salle des contrôles, avec des scientifiques qui étudient des expériences à taille réelle. Et c’est le cas. Il y a un côté très sophistiqué, aseptisé qui met mal à l’aise. La fracture entre les GP (génétiquement pur) et les GD (génétiquement déficient) est vraiment intéressante ainsi que toute la réflexion faite sur l’ADN et la transmission de certains traits de caractères. L’explication de la mise en place des factions et de l’existence des Divergents est aussi très intéressante même si elle m’a fait me poser encore pas mal de questions.

Quand on découvre la vie en dehors du Bureau, avec la Marge et les conditions de vie déplorables qui y sont en vigueur, on comprend qu’en réalité la ville – de Chicago comme on l’apprend – ne s’en sort pas forcément plus mal avec les Sans Factions, bien au contraire je trouve. La différence avec le Bureau en devient malsaine et moi qui avais déjà bien du mal à leur faire confiance, ça a fini de me convaincre qu’ils n’étaient pas net. [spoiler off]

J’ai beaucoup apprécié le découpage du livre, qui alterne presque tout du long le point de vue de Tris et celui de Tobias. C’est quelque chose d’assez bénéfique car ils ne découvrent pas l’extérieur et le Bureau de la même façon, n’étant pas dans des situations similaires. C’est du bonheur tout du long de les suivre, en plus de donner du rythme, cela donne un point de vue relativement complet sur la situation. On voit aussi à travers ce découpage la relation amoureuse de nos deux héros et j’ai trouvé cela très beau et émouvant. Etant en couple depuis quelques temps maintenant, certains messages que l’autrice fait passer à travers ce couple sont vraiment beaux en plus d’être mignon et inspirant. A travers le confrontation Tobias et Tris grandissent et mûrissent, se tirent vers le haut et si c’est touchant c’est loin d’être « cucul » bien au contraire. Ils ont droit à une relation amoureuse saine et ça fait plaisir !

[spoiler on] Bon il faut dire que certains choix de Tobias m’ont énervée – comme ils ont énervé Tris – mais on comprend aussi pourquoi il les fait. Ces choix ont d’ailleurs des impacts forts dans l’histoire, on parle tout de même de Uriah qui finit plongé dans le coma hein, et qui ne s’en sortira pas. Plusieurs personnages sont confrontés à des traumatismes et le plus marquant reste celui qui va marquer Tobias à la fin. Une amie m’a accidentellement spoilée la fin de la trilogie, pensant que je l’avais finie. Tris meurt à la fin. J’étais choquée mais je relativisais la chose assez facilement, ne voyant pas trop comment ça pouvait arriver. Et puis plusieurs fois au cours de ma lecture, Tris a des réflexions sur la notion de sacrifice qui est assez centrale… Caleb souhaite se sacrifier pour l’opération ultime contre le Bureau, et au final c’est Tris qui s’y colle. Bon j’étais dans le déni dans ma lecture mais avec le recul c’était prévisible. OK. Elle doit survivre à un gaz mortel pour déclencher un autre gaz – d’oubli celui-là – on s’attend autant à la voir mourir du gaz que survivre… Elle SURVIT ! Génial ! Mais non… Le grand méchant est là et la tue alors qu’elle mène à bien sa mission. Alors déjà j’étais trop triste à cause de cette scène qui se passe en huis clos. Mais faut imaginer que pendant ce temps Quatre est reparti à Chicago unifier la ville et qu’il s’attend à retrouver Tris en rentrant… Et ce retour… Bref, j’avais les larmes aux yeux pendant la cinquantaine de dernières pages – derniers chapitres et épilogue tout ça tout ça –  et je me disais mais HEUREUSEMENT que je m’étais faite spoiler pour avoir pu me faire à l’idée qu’elle ne finissait pas la saga… Sinon j’aurais fini mon livre en larme je crois… Vraiment horrible cette fin, marquante. [spoiler off]

Breeeef ! Sinon concernant l’ambiance et la plume de l’autrice je n’ai rien à redire. Veronica ROTH a depuis le premier tome une plume efficace. On est pris par le rythme qu’elle impose, c’est fluide, agréable à lire et j’ai dévoré ce bouquin ! Les scènes d’action sont pleine de rebondissement, certaines scènes sont très tendres et d’autres émouvantes. Les émotions sont bien présentes. Je ne sais pas si je lirai le hors série avec Quatre, peut-être à l’occasion. En tout cas Divergente reste une trilogie de dystopie qui aura su ravir mon cœur. Je suis très contente d’avoir fini malgré un petit pincement au cœur de laisser l’univers et ses personnages.