Titre: Boudicca
Auteur: Jean-Laurent DEL SOCORRO
Edition: ActuSF, collection Bad Wolf
Parution: 2017
Nombre de pages: 280p
Résumé: Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ? À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.
Avis: Ce roman m’intrigue depuis quelques temps. En même temps un roman qui mélange fantasy, historique, Celtes, révolte et reine-guerrière… Que vous faut-il de plus pour vous convaincre ?
On suit donc Boudicca, de sa naissance à sa mort. Son enfance pas toujours facile, son adolescence et son entrée dans la vie de femme puis de reine. J’ai beaucoup aimé cette femme qui est insoumise, battante, forte. La relation qu’elle a difficile avec son père est touchante, ainsi celle qu’elle a ensuite avec ses filles. La relation avec son mari est très intéressante. J’ai aimé voir comment elle abordait ce mariage « forcé », forcé car on lui impose un mariage et en même temps elle décide de son plein gré de se soumettre à cette première proposition alors qu’elle aurait pu le refuser.
Tout ce développement de respect et de tendresse qui font la relation entre elle et son mari m’a plu, et plus encore car elle s’oppose à la relation de Boudicca avec Jousse, une autre jeune femme muette, l’amour de sa vie. Bizarrement c’est dans cette relation que j’ai trouvé Boudicca un peu moins agréable à suivre: j’ai tellement aimé cette relation, le personnage de Jousse donne tout à sa reine et Boudicca prend avec j’ai trouvé un peu de mal à rendre. On sent l’amour qui les unit et pourtant j’ai trouvé que Jousse était mise à l’écart par la femme qu’elle aime et j’ai eu de la peine pour elle.
En dehors de cela toute l’intrigue autour de la femme guerrière et dirigeante a été très bien traitée à mes yeux. Certaines scènes sont difficiles [spoiler] On a tout de même un passage où Boudicca se fait fouetter en même temps que ses deux filles se font battre et violer. Cette scène est particulièrement terrible tant pour la mère que pour le lecteur. [fin de spoiler] et d’autres sont très poétiques et oniriques. C’est très agréable de jongler avec toutes ces scènes qui rythment la vie de cette reine. Bataille, diplomatie, amitié, amour et surtout le silence. C’est vraiment ce qui m’a le plus marquée je crois. Cette incapacité de Boudicca à s’exprimer sur ses sentiments, ressentis. Tellement de non-dits dans la vie de cette femme qui lui aurait évité tellement de regrets.
La plume de DEL SOCORRO est abrupte, incisive. Mais puisque l’on voit l’histoire au travers des yeux de Boudicca, elle est pertinente et juste. On a réellement l’impression d’être dans sa tête, je n’imagine pas une autre façon de traiter le sujet au final…